Pour compléter tout ce que tu as dit avec lequel je suis d’accord :
Je trouve vraiment intéressant de comprendre différents paradoxes : Cette enfant vit
une vie tout à fait particulière et ce qu’elle nous raconte est totalement
inhabituel et même hallucinant (et elle-même en a conscience) et pourtant c’est
son quotidien. Ça devient du « normal » pour elle.
Son histoire est chaotique, bancale. Elle est confrontée à
la peur pour sa mère et à la peur de sa mère. C’est une enfant et néanmoins, elle
doit se protéger, protéger sa sœur et même protéger sa mère. Elle grandit mal
et trop vite. On pourrait imaginer une adulte complètement destructurée, perdue
et on voit qu’elle a réussi à se construire, à construire une vie qui a un
sens.
Son écriture est très
touchante, elle décrit bien les sentiments qui l’animent. Elle explique sa
démarche, ses hésitations, ses questionnements. Cela permet au lecteur de
comprendre son histoire. C’est très certainement pour elle thérapeutique. Ça lui permet de continuer à
avancer. Comme on l’a dit lors de notre rencontre, sa douleur est « criée »,
on sent qu’elle parle « avec ses tripes » et donc que le bout du
chemin n’est peut-être pas encore atteint. Mais, je pense que cette force lui a
permis de résister et d’avancer dans la vie. Elle a le courage de
combattre les non-dits et elle permettra peut-être aux générations futures de
se débarrasser de ce fardeau familial.
Je suis curieuse de savoir comment va sa sœur et comment
elle gère sa propre histoire.